La réforme du bac fait écho à celles de l’université et du DUT

Thibaut Cojean Publié le
La réforme du bac fait écho à celles de l’université et du DUT
De nouveaux profils d'étudiants, aux parcours plus individualisés, font faire leur entrée dans l'enseignement supérieur à la rentrée 2021. // ©  Deepol/Plainpicture
Depuis 2017 et la loi ORE, l’enseignement supérieur public est en cours de transformation. La réforme du bac, puis celle du DUT, viendront renforcer cette refonte, avec, comme mot d’ordre, l’individualisation des parcours des étudiants.

La réforme du bac n’est qu’une étape de plus dans la transformation, déjà engagée, de l’enseignement supérieur public. C’est en tout cas le point de vue des directeurs d’IUT et des présidents d’université. "Les universités anticipent l’arrivée de nouveaux profils d’étudiants depuis 2017 et la loi orientation et réussite des étudiants (ORE)", rappelle en effet Guillaume Gellé, président de l’université de Reims et de la commission de l’insertion et de la formation professionnelle au sein de la CPU (conférence des présidents d’université).

Individualisation des parcours

Selon lui, la réforme du bac est le pendant de la loi ORE, car elle introduit la même dynamique au lycée qu’à la fac : l’individualisation des parcours des élèves. A la CPU, on se dit donc plutôt prêts à accueillir, à partir de 2021, cette nouvelle génération d’étudiants. "Les nouveaux bacheliers seront plus exigeants sur la personnalisation des profils, puisqu’ils y auront déjà goûté", parie Guillaume Gellé. Or, "ce processus est déjà enclenché à l’université, par les dispositifs de remise à niveau et les fameux "oui, si" sur Parcoursup".

Le constat est le même dans les IUT, même si l’ordre des réformes est inversé. Après celle du bac, viendra en effet celle du DUT. Il devrait se dérouler en trois ans à partir de septembre 2021, sous la forme d'un bachelor universitaire de technologie (BUT) ou d'une licence universitaire de technologie (LUT), cela est encore en cours de définition. "La philosophie de la réforme du lycée correspond à la philosophie de la réforme du DUT, de construction individuelle de parcours", résume Laurent Gadessaud, porte-parole de l’Adiut (association des directeurs d’IUT). De fait, "nous sommes très intéressés par les parcours à la carte" que permet désormais le lycée.

Faire réussir les étudiants

Encore "en cours d’écriture", les programmes du futur BUT/LUT devraient donc s’adapter à la diversité des profils des bacheliers. "On va intégrer dans l’écriture de nos programmes la dimension d’avoir des élèves venant de bacs très différents, renchérit le directeur de l’IUT de Créteil-Vitry. Il faut qu’on se prépare à avoir une offre plus modulaire, permettant de faire converger cette diversité, que l’on trouve extrêmement intéressante."

Mais la réforme du bac souffre d’un point sensible : "On a des chiffres attestant d’une baisse non négligeable d’inscrits en première STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). C’est une inquiétude pour nous et on reste attentifs, car il ne faudrait pas que les jeunes qui s’épanouissent pleinement en bac techno et excellent ensuite en IUT arrivent en bac général, où ils pourraient être en difficulté."

La réussite des étudiants reste en effet le mot d’ordre de l’enseignement supérieur public. "Ce qui nous importe, c’est d’accompagner mieux les étudiants, et de favoriser leur réussite dans nos cursus", abonde Guillaume Gellé. Cela passera notamment par un travail de préparation et d’information, notamment sur le choix des spécialités à suivre.

Informer les lycéens sur Parcoursup 2021

"Notre idée est que d’ici un an, les jeunes soient capables de comprendre les attendus et aient une idée de la formation à laquelle ils postulent", explique Laurent Gadessaud. Pour cela, un travail est en cours avec la commission consultative nationale des IUT, et des commissions pédagogiques nationales pour chaque spécialité, afin de finaliser les programmes pour le 1er semestre 2021.

Même son de cloche à l’université, qui compte sur Parcoursup et les attendus pour délivrer les informations essentielles aux candidats. Même si dans le cas des licences, non sélectives, les spécialités suivies par les lycéens auront moins d’impact. "Notre logique est de donner de l’information, mais c’est toujours le candidat qui aura le dernier mot", insiste Guillaume Gellé.

Une autre résultante de la loi ORE est de permettre aux universités d’ordonner les dossiers des candidats, notamment dans les filières en tension. Pour cela, "les spécialités seront appréciées par le jury, mais ce ne sont pas les seuls critères". Une fois de plus, ce classement se fait dans une logique de parcours individualisés. "Ce qui nous intéresse, c’est de savoir s’il y a besoin d’une remise à niveau, d’où l’intérêt de l’examen des dossiers", explique Guillaume Gellé.

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